Chapelle Saint-Roch de Bonifacio

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Chapelle Saint-Roch
Vue du clocheton et du fronton de la chapelle depuis la rampe avant la restauration de 2023
Vue du clocheton et du fronton de la chapelle depuis la rampe avant la restauration de 2023
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Saint Roch de Montpellier
Type Chapelle
Début de la construction XVIe siècle
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Corse
Département Corse-du-Sud
Ville Bonifacio
Coordonnées 41° 23′ 16″ nord, 9° 09′ 37″ est
Géolocalisation sur la carte : Corse
(Voir situation sur carte : Corse)
Chapelle Saint-Roch
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chapelle Saint-Roch

La Chapelle Saint-Roch de Bonifacio est une des églises et chapelles de la ville de Bonifacio en Corse. Placée à mi-chemin sur la rampe qui conduit à la citadelle, elle forme un trait d'union entre la basse et la haute-ville.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'intercession de Saint Roch contre la peste de 1528[modifier | modifier le code]

Lors du printemps , une épidémie de peste se déclare dans ville de Bastia. Elle serait dû à transport de tissus de lin venu de Rapallo en Ligurie ou bien liée à l'invasion des Turcs à Solaro[1]. Trois ans plus tard, en , la peste arrive jusque dans le port de Bonifacio. Un confinement est imposé aux pestiférés, leurs affaires sont brûlées et leurs testaments sont dictés depuis leur balcon. La population bonifacienne chute de près de 5 000 personnes à moins de 700.

Les Bonifaciens invoquent alors Saint Roch pour éloigner la peste. Sur le lieu où le dernier individu — un médecin qui a lui-même soigné les malades — est mort de la peste en , les Bonifaciens érigent une chapelle dédiée à Saint Roch en action de grâce « pour la cessation du mal »[2] et afin que cette maladie ne frappe plus jamais la ville[3]. Un ex voto, sous la forme d'une plaque de marbre, est installé sur le fronton ouest.

Inscription latine Traduction française
Sancte Roche

Bonifacii Civitas
Ab Omni Contagione
Anima Ac Corporis
Fiat Secura

Ô Saint Roch

La cité de Bonifacio
De toute contagion
Protège
les âmes et les corps

Point de vue touristique dès le XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Dès le XIXe siècle, la chapelle Saint-Roch attire l'attention des premiers touristes qui viennent visiter Bonifacio, et notamment du bibliothéquaire du château de Versailles, Antoine-Claude Pasquin Valéry, qui le premier en donne une description en  :

« Ce n'était point à la vérité une merveille de l'art comme les temps de Venise ou de Florence, mais le sentiment était le même. »[2]

— Antoine-Claude Pasquin Valéry

Des bancs en pierre y sont installés et dans la montée de la rampe, Saint-Roch devient une étape obligatoire pour les touristes, pour se reposer et admirer le point de vue.

« tout autour on a construit des sièges en pierre, près desquels presque personne ne passe sans s'y reposer. Les ânes eux-mêmes s'arrêtent à cette station sans y être invité. »[4]

Restauration patrimoniale au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

En raison d'infiltrations d'eau, de la fissuration du clocheton, de la chute de la cloche, et de celle du linteau de la porte, une importation restauration a été décidée en avant la réouverture de la chapelle en . Cette restauration, soutenue par la mairie de Bonifacio et la Fondation du Patrimoine, s'est inscrit dans un plus ample projet de restauration des remparts de la citadelle de Bonifacio. La cloche, l'autel, la porte sont d'origine, ainsi que le dallage retrouvé sous le béton retiré lors de la rénovation à l'identique de la chapelle[5].

Architecture[modifier | modifier le code]

La petite chapelle « San Rocu », humble édifice, à nef unique simplement blanchi à la chaux et sans toiture est bâtie en pied de falaise aux portes de la ville et à l’ombre du bastion des prisons. Selon la tradition orale, la chapelle n'aurait jamais été couverte en raison des corps pestiférés qui étaient déposés à cet endroit[5].

Traditions[modifier | modifier le code]

Chaque , jour de la fête patronale de Saint-Roch, la messe y est toujours célébrée suivie d'une traditionnelle merendella ou mirenda offerte aux enfants jusqu'en [1], mais désormais partagée avec le clergé, les pénitents des Confréries de Bonifacio et les officiels de la ville.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Chanoine François Maestroni, Bonifacio dans l'Histoire du Christianisme, Ajaccio, Imprimerie Siciliano, (1re éd. 1976), p. 71
  2. a et b Antoine-Claude Pasquin Valéry, Voyages en Corse, à l'Ile d'Elbe et en Sardaigne, Hauman, (lire en ligne), p. 244
  3. Louis de Sivry, Encyclopédie théologique: Dictionnaire des pèlerinages anciens et modernes, J.P. Migne, (lire en ligne), « Bonifacio », p. 1131
  4. Revue du monde catholique, Librairie Victor Palmé, (lire en ligne), « Voyage en Corse », p. 557
  5. a et b « Bonifacio : rénovée, la chapelle Saint-Roch a retrouvé son bel éclat d'origine », sur Corse Matin, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]